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Rencontres Latines - 2009

Présentation du concours et Programme de la journée
Texte de la version
Traduction de la version
Résultats
Organisateurs, comité scientifique, comité d'honneur
Petit mot sur les rencontres latines
Donateurs

 

 

La vingt-quatrième édition des Rencontres latines s'est déroulée le mercredi 4 mars 2009 aux Facultés Universitaires Saint-Louis (FUSL) Boulevard du Jardin Botanique, 43 B-1000 Bruxelles, Belgique.
Elle a obtenu un record de participation puisque 803 élèves ont remis leur copie aux regards critiques des examinateurs. Bravo à tous les participants !

Leur site : http://www.fusl.ac.be/
Pour s'y rendre http://www.fusl.ac.be/fr/397.html

Documents à télécharger en version imprimable :

  • l'invitation adressée aux directions des établissements d'enseignement secondaire de l'enseignement libre francophone et germanophone
  • l'invitation aux professeurs de langues anciennes
  • un bulletin d'inscription des élèves
  • un bulletin d'inscription comme surveillant (le matin), correcteur (l'après-midi)

 

Présentation du concours et Programme de la journée

L'objectif principal du concours, destiné aux élèves de 6ème option latin, est de permettre à de jeunes latinistes de tous horizons de se rencontrer autour d'un texte de Cicéron et de se mesurer avec lui. Dans cette optique, tout élève est le bienvenu. Il s'agira aussi de sélectionner les participants au concours international de version latine à Arpino (Italie).

dès 9h : accueil des participants
10h : début de la version
13h : fin du concours - début des corrections
14h30 : activités pour les élèves
17h : correction collective pour les élèves
18h : proclamation des résultats

(sommaire)

 

Texte de la version

Pour un pacte intergénérationnel

Le traité que, à la fin de sa vie (-44), Cicéron consacra à la vieillesse prend la forme d’un dialogue fictif : ce dialogue aurait été tenu en -150 entre Caton l’Ancien, modèle d’intégrité et de sagesse, et les jeunes Laelius et Scipion Emilien (le vainqueur de Carthage en -146). S’adressant à ses interlocuteurs, Caton montre ici que les « vieux » sont loin de devoir être écartés des affaires (politiques, militaires,…).

Nihil adferunt qui in re gerenda uersari senectutem negant. (…) Non facit ea quae iuuenes [faciunt] ; at uero multo maiora et meliora facit : non uiribus aut uelocitate aut celeritate corporum res magnae geruntur, sed consilio, auctoritate, sententia, quibus non modo non orbari, sed etiam augeri senectus solet.

Nisi forte ego uobis, qui et miles et tribunus et legatus et consul uersatus sum in uario genere bellorum, cessare nunc uideor, cum bella non gero ; at senatui quae sint gerenda praescribo et quomodo : Carthagini male iam diu cogitanti bellum multo ante denuntio ; de qua uereri non ante desinam quam illam excisam esse cognouero. Quam palmam utinam di immortales, Scipio, tibi reseruent, ut aui reliquias persequaris ! (…) Memoriam illius uiri omnes excipient anni consequentes…

Cicéron, De Senectute, 17-19

ligne 1 :
adferre , fero, tuli, latum : ici : apporter un argument, produire une preuve
uersari , or, atus sum : s’occuper de, s’appliquer à, prendre part à (in + abl.)

ligne 3 :
orbare , o, aui, atum : priver de (+ abl.)
augere, eo, auxi, auctum : augmenter, rehausser, enrichir

ligne 4 :
nisi forte : à moins que peut-être (ironique)

ligne 4 :
cessare , o, aui, atum : tarder ; se reposer ; être oisif, ne rien faire

ligne 5 :
praescribere , o, scripsi, scriptum : mentionner d’avance, indiquer préalablement

ligne 6 :
bellum denuntiare alicui : déclarer la guerre à qqn
excisus , a, um : participe de excidere

ligne 7 :
auus , aui, m. : l’aïeul (désigne ici Scipion l’Africain, vainqueur d’Hannibal en -202)
reliquiae , arum, f. : les restes ; ici : l’héritage, l’œuvre (inachevée)
excipere , io, cepi, ceptum : recueillir, continuer, prolonger

(sommaire)

Traduction de la version

Traduction de la 1ère lauréate Florence GREGOIRE

Ils n’apportent aucune preuve, ceux qui nient que la vieillesse prend part à l’administration publique. Elle a d’autres fonctions que les jeunes ; mais en vérité, elle agit plus et mieux que beaucoup d’entre eux : ce n’est pas par les forces, la vitesse ou l’agilité des corps que les grandes actions sont menées, mais grâce à la sagesse, au prestige, à l’opinion, qualités desquelles la vieillesse n’est habituellement non seulement pas privée, mais est encore rehaussée. A moins que peut-être moi, qui ai été et soldat, et tribun, et légat, et consul, dans divers genres de guerres, je semble à présent oisif à vos yeux, quand je ne fais pas la guerre ; cependant, j’indique préalablement aux membres du Sénat ce qu’ils doivent faire, et de quelle manière : à Carthage, qui a depuis longtemps de mauvaises intentions, j’ai déclaré la guerre bien avant ; je ne cesserai pas de craindre à son sujet jusqu’à ce que j’apprenne qu’elle a été détruite. Plaise au ciel que les dieux immortels, Scipion, mettent une palme de côté pour toi, afin que tu poursuives l’œuvre de ton aïeul ! Toutes les années à venir prolongeront la mémoire de cet homme.

Traduction "Les Belles Lettres"

Ils n’apportent aucun argument, ceux qui prétendent que la vieillesse ne peut prendre part aux affaires. (…) Elle ne fait pas ce que font les jeunes ; mais elle fait beaucoup plus et mieux : ce n’est pas par la vigueur, l’agilité ou la rapidité corporelles que s’exécutent les grandes actions, c’est par la sagesse (la prudence) , l’autorité (le prestige) et la valeur des avis (la justesse des avis) ; or, loin d’en être privée, la vieillesse en a généralement davantage. Estimez-vous par hasard que moi, après avoir participé comme soldat, tribun, légat, consul, à toutes sortes de guerres, je reste inactif, maintenant que je ne fais plus de guerres ? Mais j’indique au Sénat lesquelles il faut mener et comment : voyant les mauvais desseins que Carthage nourrit de longue date, je lui déclare la guerre très à l’avance, elle que je ne cesserai de craindre, tant que je n’aurai pas appris sa destruction. Puisse cette palme t’être réservée, Scipion, par les dieux immortels, pour que tu achèves les restes (l’œuvre) de ton aïeul ! (…) Le souvenir de ce héros sera transmis à jamais par la suite des ans.

(De Senectute, 17-19 - Traduction de Pierre Wuilleumier, Les Belles Lettres, 2003)

(sommaire)

 

Résultats

Lauréats :

1. GRÉGOIRE Florence, Institut de l'Enfant Jésus, Nivelles
2. DE GROOTE Cédric, Institut Saint-Boniface Parnasse, Ixelles
3. MICHIELS Agnès, Institut Saint-Dominique, Bruxelles
     WILLOCX Louise, Collège Saint-Pierre, Uccle
5 . LAHAYE Pauline, Collège Saint-Louis, Waremme
6. DE PROOST Marie-Hélène, Institut Saint-Boniface Parnasse, Ixelles
7. VANDENBULCKE Céline, Collège Saint-Julien, Ath
8. NIYIBIZI-CYUZUZO Eric, Collège Notre-Dame de la Tombe, Kain
9. MEURS Louise, Institut de l'Enfant Jésus, Nivelles
10. ROBERT Aude, Collège Cardinal Mercier, Braine-l'Alleud
11. DESTREE Pauline, Collège Saint-Michel, Etterbeek
12. DOBBELSTEIN Antoine, Institut Saint-Boniface Parnasse, Ixelles
13. DEWIT Fleur, Collège Saint-Michel, Etterbeek
14. HANSART Charlotte, Collège Saint-Julien, Ath
       PIMPURNIAUX Vincent, Collège Saint-Vincent, Soignies
16. SASSE Pierre, Institut Saint-Dominique, Bruxelles
17. TOUSSAINT Albane, Collège Saint-Vincent, Soignies
18. DUFOUR Raphaël, Institut Notre-Dame des Champs, Uccle
19. GOETHALS Benoît, Collège Saint-Julien, Ath
        ROISIN Olivier, Communauté Sainte-Marie, Namur

Ont obtenu une mention :

AHISHAKIYE Aimé
AIGBOGUN Paméla
AL ZEIN Maxim
BOUCQUEY Amaury
BAILLY Hippolyte
BIJVOET Ken
BOURGEOIS Yann
BRUSKIN Nicolas
CARBONEZ Alice
COLLARD Camille
DEBATTY Emmanuel
DELCHEVALERIE Florine
della FAILLE Laetitia
DELPORTE Florian
de MAERE d'ARTRIJCKE Jean-Baptiste
DERIDDER Thomas
FLAMENT Charline
FONTAINE Elise
GEUBELLE Martin
GHEQUIÈRE Marie
GRENIER Catherine
HENRY Gil
JADOT Evelyne
JOLLY Arthur
LA GRANGE Damien
MARLOYE Jordan
MATHY Amandine
NGUYEN Tâm
PALUMBO Marco
PAQUE Clementine
SPINELLI Corentin
SUTHERLAND Marie
TEICHMAN Félix
TOMASSINI Paolo
WALA Quentin
WAUCQUEZ Marie
YAHYAOUI Inès

(sommaire)

 

Organisateurs, comité scientifique, comité d'honneur

Président d’honneur
Yves TINEL (Fondateur des « Rencontres latines »)

Président
Didier XHARDEZ (Professeur au C.S. du Sacré-Coeur de Jette et aux Facultés Universitaires Saint-Louis - Bruxelles)

Comité scientifique
+ Marius LAVENCY (Professeur émérite de l’UCL et des FUSL)
Etienne EVRARD (Professeur honoraire de l’ULg)
Dominique LONGREE (Professeur invité aux FUSL - Professeur à l'ULg)
Muriel LENOBLE (Docteur en Langues et Littératures classiques)
Didier XHARDEZ (Professeur au C.S. du Sacré-Coeur de Jette et aux Facultés Universitaires Saint-Louis (Bruxelles))
Gérard SCHOUPPE (ancien Conseiller pédagogique en Langues anciennes)

Comité organisateur

Cécile BOURGAUX
Jean-Claude DUPONT
Noëlle HANEGREEFS
Paul PIETQUIN
Eric SCARPA

Comité d'honneur

S.E. le Cardinal G. DANNEELS
Archevêque de Malines-Bruxelles

Madame J. MILQUET
Vice-premier Ministre et Ministre de l'Emploi - Présidente du CDH

Monsieur P. MAGNETTE
Ministre du Climat et de l'Energie du Gouvernement fédéral

Monsieur R. DEMOTTE
Ministre-Président de la Communauté française et du Gouvernement wallon

Monsieur K.-H. LAMBERTZ
Ministre-Président du Gouvernement de la Communauté germanophone

Monsieur M. DAERDEN
Vice-président et Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement de la Communauté française

Madame M.-D. SIMONET
Vice-présidente et Ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Relations extérieures de la Communauté française

Monsieur A. ANTOINE
Vice-président et Ministre du Logement et des Transport de la Région wallonne

Monsieur Chr. DUPONT
Ministre de l'Enseignement obligatoire de la Communauté française

Madame C. FONCK
Ministre de la Santé, de l'Enfance et de l'Aide à la jeunesse de la Communauté Française

Monsieur M. TARABELLA
Ministre de la Jeunesse, de l'Enseignement de Promotion sociale et de la Formation de la Communauté française

Monsieur O. PAASCH
Ministre de l'Enseignement et de la Recherche scientifique de la Communauté germanophone

Monsieur Benoît LUTGEN
Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme de la Région Wallonne

Monsieur J. HUBIN
Premier Président de la Cour du Travail de Liège

Madame M.-J. LALOY
Gouverneur de la Province du Brabant wallon

Monsieur B. CAPRASSE
Gouverneur de la Province du Luxembourg

Monsieur D. MATHEN
Gouverneur de la Province de Namur

Monsieur B. COULIE
Recteur de l'Université Catholique de Louvain

Monsieur B. RENTIER
Recteur de l'Université de Liège

Monsieur J.-P. LAMBERT
Recteur des Facultés Universitaires Saint-Louis à Bruxelles

Révérend Père SCHEUER s.j.
Recteur des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur

Monsieur A. BODSON
Recteur honoraire de l'Université de Liège

Monseigneur G. HARPIGNY
Evêque de Tournai

Monseigneur A. JOOSTEN
Evêque de Liège Monseigneur

A.-M. LEONARD
Evêque de Namur Monsieur

Ph. MAHOUX
Sénateur

Monsieur l'Abbé O. FRÖHLICH
Vicaire général

Monsieur P.-E. MOTTARD
Député Permanent de la Province de Liège

Monsieur l'Abbé H. GANTY
Vicaire épiscopal du Diocèse de Namur

Monsieur L. VAN EYNDE
Doyen de la Faculté de Philosophie, Lettres et Sciences humaines aux Facultés Universitaires Saint-Louis

Monsieur X. HERMAND
Doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur

Monsieur A. CHEYNS
Professeur à l'Université Catholique de Louvain

Monsieur P.-A. DEPROOST
Professeur à l'Université Catholique de Louvain

Monsieur L. ISEBAERT
Professeur à l'Université Catholique de Louvain

Monsieur A. MEURANT
Professeur à l'Université Catholique de Louvain

Monsieur D. LONGREE
Professeur à l'Université de Liège et aux FUSL.

Monsieur J. POUCET
Professeur Emérite à l'Université Catholique de Louvain

Monsieur J. DENOOZ
Professeur honoraire de l'Université de Liège

Monsieur E. EVRARD
Professeur Honoraire de l'Université de Liège

Monsieur D. SORRENTINO
Consul d'Italie à Bruxelles

Monsieur E. MICHEL
Directeur Général du SeGEC

Monsieur J. SOBLET
Secrétaire général de la FESeC

Monsieur Ph. MOTTTEQUIN
Directeur Diocésain - Diocèse de Namur-Luxembourg

Monsieur J.-F. KAISIN Directeur Diocésain - Diocèse de Liège

Monsieur Y. DUPAGNE Accompagnateur des Directions - Diocèse de Namur-Luxembourg

Monsieur J.-Ph. MOGENET
Inspecteur de Langues anciennes

Monsieur Fr.-X. DRUET
Inspecteur de Langues anciennes de la compagnie de Jésus - Professeur aux FUNDP

Madame M. van OVERBEKE
Inspectrice de langues anciennes honoraire

Monsieur Th. DEBRUX
Conseiller pédagogique

Monsieur B. GUILLEAUME
Président de l'Association Européenne des Enseignants – Enseignement Libre (AEDE-EL)

Madame C. GOEDERT
Présidente de la Fédération des Professeurs de Grec et de Latin (FPGL)

Madame M.-B. MARS
Formatrice I.F.C.

Madame B. DELVAUX
Rédactrice-en-chef du journal Le Soir

Monsieur R. FEYEREISEN
Membre Fondateur des Rencontres Latines

Monsieur R. PAGLIARO
Presidente dell' Associazone Laziali nel Mondo (Benelux)

Monsieur E. QUADRINI
Coordinatore del Certamen Ciceronianum Arpinas, presidente della Società Dante Alighieri sezione di Arpino, figlio del fondatore del Certamen Ugo QADRINI

Il Professore P. BIANCHI
Presidente Fondatore dell' Associazone Laziali nel Mondo (Italie)

Signore F. MATERIALE
Ancien Directeur du « Liceo Ginnasio Statale Tulliano » à Arpino (Italie)

+ Signore U. QUADRINI
Membre Fondateur du Concours International de Version Latine « Certamen Ciceronianum Arpinas » (Italie)

+ Signore A. BARRILE
Preside del Liceo Ginnasio Statale Tulliano di Arpino(Italie)

(sommaire)

 

Petit mot sur les rencontres latines

Vous trouverez ci-dessous le texte quelque peu remanié de l'allocution que j'ai prononcée à l'occasion de la proclamation des résultats de la vingtième-quatrième édition des "Rencontres latines", le concours de version de l'enseignement libre francophone et germanophone qui s'est déroulé le mercredi 4 mars 2009 aux Facultés Universitaires Saint-Louis (Bruxelles).

Didier Xhardez

Après avoir salué la présence de diverses personnalités, cette proclamation nous a ensuite permis de remercier tous ceux sans lesquels cette journée n'aurait pu se dérouler dans les meilleures conditions.

Merci aux Facultés Universitaires Saint-Louis pour leur chaleureux accueil et leur apport logistique exemplaire. La chance a voulu que notre venue à Bruxelles corresponde avec le 150e anniversaire de cette auguste institution. Cet anniversaire, ponctué de nombreuses manifestations, n’a pas empêché les Facultés d’ouvrir aujourd’hui leurs murs à plusieurs centaines d'élèves du secondaire, ce qui constitue un réel défi qui a pu être relevé grâce au soutien des autorités universitaires, mais aussi grâce au travail de diverses personnes qui ont assumé de nombreuses tâches, parfois assez ingrates.

Monsieur G. Schouppe a assuré la correction collective de la version, avec la compétence et l’enthousiasme qu’on lui connaît

Mille mercis aux membres du Comité organisateur qui ne ménagent pas leurs efforts pour mener à bien cette vaste entreprise. Je citerais tout particulièrement Madame Noëlle Hanegreefs, notre vaillante et dévouée secrétaire, dont l'efficacité et l’abnégation ne sont plus à démontrer.

Nous remercions également tous les professeurs venus aujourd'hui à Bruxelles tant pour encadrer les élèves et les soutenir moralement dans leur travail, que pour corriger les copies. Un travail de correction ô combien ardu, une réelle performance, rendus possible par la compétence et l'entraide de toute une équipe.

Merci évidemment à tous les élèves qui, cette année encore, ont relevé le beau défi de la version latine.

Il y a enfin toutes les personnalités et organisations qui nous ont fait part de leur sympathie et de leur soutien et qui nous permettent d'offrir ce soir de splendides prix. Pour éviter ici une énumération fastidieuse, nous renvoyons au palmarès qui contiendra la liste de notre comité d’honneur et de nos «mécènes» ou «sponsores». On y trouve de nombreuses personnalités des mondes politique, diplomatique, académique, juridique, ecclésiastique, et bien sûr, pédagogique,… Qu’ils soient tous remerciés pour leur soutien et excusés de n’être pas des nôtres. ( La liste des membres du Comité d'honneur du Concours ainsi que celle de tous les donateurs figurent dans le "Palmarès"     envoyé à toutes les écoles participantes ou sur le site Internet : http://www.rencontreslatines.be ). )

Cette année, 803 élèves ont envahi les auditoires. Nous avons donc battu le record de 2007 (801 participants) ! A l'heure des débats incessants sur les cursus scolaires, ce succès a de quoi surprendre ceux qui s'en tiennent aux sempiternels clichés sur la désuétude des langues anciennes.
803 élèves sur les plus de 46000 élèves latinistes du réseau libre, de la 1ère à la 6ème année.
Ce n'est pas rien ! Ces chiffres sont une nouvelle réponse cinglante à ceux qui pensent que les élèves latinistes sont une espèce en voie d’extinction, à ceux qui les imaginent tous issus de milieux favorisés, tous destinés à devenir juristes, médecins ou ingénieurs… Bon nombre de ces élèves, dont le milieu familial ou les intérêts immédiats ne les disposaient pas a priori à étudier le latin, ont aujourd’hui la chance de connaître les richesses de cette formation, parce qu’ils ont eu la possibilité de s’y initier dès 12 ans.

L’école est un « sanctuaire » ( Expression de Rudy Demotte (cf. Vers l'Avenir , 06/02/09). ), a-t-on pu entendre récemment en réaction au raid sauvage contre l’athénée d’Alleur, près de Liège. « Sanctuaire » le mot est lourd de sens.
L’école devrait donc être un lieu « saint » (sanctus), un lieu « sacré », un lieu de sécurité pour des apprentissages efficaces, un lieu où les élèves, les « apprentis-sages » ( Le « jeu de mots » est du psychopédagogue français Michel Develay. ), peuvent s’épanouir en toute sérénité.
L’école devrait être aussi un lieu « sain » (sans ‘t’ – santé : sanus), un lieu de bien-être où l’on se sent bien, dans un environnement de qualité.
Un sanctuaire, parce qu’il est précieux et riche de valeurs, mérite beaucoup de soins et d’attentions ; s’il se délite ou tombe en ruines, il faut le restaurer, il faut y investir en y consacrant les moyens nécessaires. Tout le monde sera d’accord là-dessus !
Force est pourtant de constater que cette expression de « sanctuaire » est utilisée par d’aucuns de façon franchement négative, pour opposer certaines écoles, dites « sanctuaires », à celles que l’on qualifie volontiers de « ghettos ». Et la tentation est grande pour certains de vouloir détruire les premières pour réduire le fossé avec les secondes. Un peu comme quand, dans les pires heures de certains totalitarismes, l’on détruisait les chefs-d’œuvre et bannissait la culture, au nom d’une pensée unique, médiocre. Un peu comme quand les jeunes affublent les élèves studieux du qualificatif honteux d’ « intellos », en les dis-qualifiant par rapport à la moyenne, où il est si confortable et faussement glorieux de se complaire. Cicéron lui-même disait dans un de ses discours : « Pourquoi préférons-nous détruire plutôt que protéger ce que nous n’arrivons pas à changer ? » ( Pro Balbo, 60 : Cur ea quae mutare non possumus convellere malumus quam tueri ? )

Comme l’école en général, la formation classique doit être non seulement respectée et préservée, mais elle devrait aussi bénéficier d’un esprit d’ouverture et de don au plus grand nombre plutôt que d’être constamment menacée par des idées, mesures, lois ou décrets qui confondent trop souvent démocratisation et uniformisation, oserais-je dire « médiocratisation ».

L'objectif de nos « Rencontres latines » est, avant toute autre préoccupation, de réunir des jeunes de tous horizons, quel que soit leur niveau en version latine, pour leur faire vivre que l'étude du latin ne se résume pas à leur classe dans leur école, mais peut rassembler les foules. Cela dit, les « Rencontres latines » sont aussi un concours de version. Et tout concours doit avoir ses lauréats, qu'il a bien fallu sélectionner. C'est là aussi une école de vie, car il serait hypocrite, irresponsable, criminel, de laisser croire aux jeunes que tout pourrait se gagner sans effort, sans qu’ils soient les principaux acteurs de leur propre avenir... En ce qui nous concerne, l’enjeu reste modeste ; l'essentiel était de participer : point d’humiliation pour les non classés ; point de triomphe démesuré pour les vainqueurs. Bien sûr, les 6 premiers lauréats d’aujourd’hui auront la chance de se rendre à Arpino, en compagnie de 14 condisciples francophones et néerlandophones pour représenter la Belgique à la 29ème édition du Certamen Ciceronianum Arpinas. Voir ainsi le petit village natal de Cicéron accueillir plusieurs centaines de jeunes issus des quatre coins de l'Europe est une preuve supplémentaire de l'intérêt et de l'actualité de l'étude des textes anciens dans notre Europe en permanente évolution. C'est là qu'apparaît notamment le rôle fédérateur de l'enseignement des langues grecque et latine qui permet aux jeunes d'explorer les textes fondateurs de notre pensée européenne et de prendre conscience, par-delà la diversité des pays et des langues, de la richesse d'un passé commun et de la force des valeurs qu'ils partagent.

Le texte soumis à la sagacité des élèves ce matin s’intitulait « Pour un pacte intergénérationnel ». Cicéron y montrait que les « vieux » sont loin d’être inutiles dans la Cité, que leur sagesse et leur autorité peuvent toujours rendre de grands services.

L’actualité de ces propos est manifeste quand on pense, par exemple, aux vicissitudes qui ont marqué la vie politique récente de notre Belgique fédérale. N’a-t-on pas vu défiler chez le Roi, pour tenter d’aplanir les problèmes, des « Sages », des « Conciliateurs » ou autres « Explorateurs » ? Et la prudence (au sens étymologique du terme) de notre actuel Premier Ministre ne contraste-t-elle pas avec l’agitation de certains jeunes premiers ?

Certains m’objecteront que ce thème présente peu d’intérêt pour des jeunes de 17 ou 18 ans. Détrompez-vous, car, pour eux, pour vous, à quel âge est-on un « vieux », un « has been », un « dépassé », un « inutile » ? J’aime autant ne pas répondre à la question…

Quand on sait que l’un des grands défis sociaux du XXIe siècle est celui de l’allongement de l’espérance de vie et du vieillissement de la population, quand on réalise qu’en 2060, la Belgique comptera un senior pour deux personnes actives (Contre un pour quatre aujourd'hui . Cf. Rapport 2008 sur la démographie de la Commission européenne (cf. La Libre , 22/11/08). ), qu’en 2060, les centenaires seront 20 fois plus nombreux que les 1380 centenaires belges actuels ( De manière plus imagée, on pourrait dire qu'une petite fille sur deux née en 2003 atteindra 100 ans ! (Cf. Vers l'Avenir , 12/11/08).), alors, on se dit que tous les jeunes doivent êtres conscientisés à la nécessité de renforcer les liens entre les diverses générations. On se dit qu’il faut aller à l’encontre de l’individualisme à outrance, où il s’agit d’abord et surtout d’être soi, avant d’être avec les autres, où le repli sur la sphère privée entraîne le déclin des solidarités collectives et l’effritement du lien social. On se dit qu’il nous faut au contraire un nouveau « Pacte intergénérationnel », une sorte de « new deal entre générations » ( Pour reprendre le titre d'un article de X. Gaullier : « Pour un new deal entre générations. Travail, formation, retraite : mutation des âges et recherche de solidarités », dans Esprit , octobre 1998.), dont l’une des articulations consisterait à assurer une pleine participation des seniors à la vie collective, pour aider les nouveaux retraités à conserver une image positive d’eux-mêmes et de leur utilité sociale.

S’adressant aux jeunes, Cicéron ne disait pas autre chose dans son « De senectute ».

Nullement passéiste donc, la lecture des auteurs latins et grecs peut offrir aux générations futures des références solides, des valeurs humaines, une vision critique du monde. Les textes anciens participent de ce savoir qui doit être partagé, transmis puis parfois critiqué, car, comme l’écrit le philosophe Marcel Gauchet, nous devons admettre que « le monde dans lequel nous entrons nous précède » ( Cité par Ph. Anselin, dans Je rêvais d'une société faite pour l'école , dans La Libre Belgique , 25 février 2008. ). Il en va ainsi du savoir aussi. Et ce savoir ce sont les textes écrits dans les livres qui en restent le réceptacle le plus solide (puisque nous savons désormais que les supports des nouvelles technologies ont une durée de vie très limitée…)

En conclusion, parce qu’elle allie la richesse de la maîtrise linguistique, la rigueur du raisonnement scientifique et la saveur de la culture, la formation par les langues anciennes peut réellement aider les jeunes à devenir les citoyens responsables et actifs que réclame une société démocratique.

Mais plutôt que de poursuivre la réflexion, nous n'avons pas tardé à passer à la remise des prix…

(sommaire)

 

Donateurs

le Vice-président et Ministre du Budget, des Finances et de l'Equipement de la Communauté française
la Vice-présidente et ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche Scientifique et des Relations internationales de la Communauté française
le Vice-président et Ministre du Logement, des Transports et du Développement territorial de la Région wallonne
le Ministre du Climat et de l'Energie du Gouvernement fédéral
le Ministre de l'Enseignement obligatoire de la Communauté française
la Ministre de la Santé, de l'Enfance et de l'Aide à la Jeunesse de la Communauté Française
le Ministre de la Jeunesse, de l'Enseignement de Promotion sociale et de la Formation de la Communauté française
le Ministre de l'Enseignement et de la Recherche Scientifique de la Communauté Germanophone
le Ministre de l'Agriculture, de la Ruralité, de l'Environnement et du Tourisme de la Région Wallonne
le Gouverneur de la Province du Brabant wallon
le Gouverneur de la Province de Namur
le Gouverneur de la Province du Luxembourg
le Recteur des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix de Namur
le Recteur de l'Université de Liège
le Recteur des Facultés Universitaires Saint-Louis de Bruxelles
le Recteur de l'Université Catholique de Louvain
l'Evêque de Liège
l'Evêque de Namur
le Sénateur Philippe Mahoux
le Député Permanent de la Province de Liège
le Consul d'Italie à Bruxelles
le Vicaire Episcopal de l'Evêché de Namur
le Doyen de la Faculté de Philosophie, Lettres et Sciences humaines des Facultés Universitaires Saint-Louis à Bruxelles
le Doyen de la Faculté de Philosophie et Lettres des Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix à Namur
Monsieur le Professeur Arthur Bodson, Recteur honoraire de l'Université de Liège
Monsieur le Professeur Paul-Augustin Deproost, Professeur au département d'Etudes grecques, latines et orientales à l'Université Catholique de Louvain
Monsieur Jean-Philippe Mogenet, Inspecteur des Langues anciennes
le Directeur général du SeGEC
le Secrétaire Général de la FESeC
le Directeur Diocésain du Diocèse de Namur-Luxembourg
le Directeur Diocésain du Diocèse de Liège
Monsieur Rocco Pagliaro, Presidente dell'Associazione Laziali nel Mondo (Bénélux)
Madame Monique van Overbeke


la Fédération des Professeurs de Grec et de Latin (prix de 250 euros attribué au premier lauréat)
la famille LAVENCY (Prix Marius Lavency)
l'Association Européenne Des Enseignants (Prix de l'A.E.D.E. - E.L.)
les établissements scolaires du Diocèse de Liège
les établissements scolaires du Diocèse de Malines-Bruxelles
les établissements scolaires du Diocèse de Namur-Luxembourg
les établissements scolaires du Diocèse de Tournai

Les Musées Royaux des Arts et d'Histoire à Bruxelles
Le Musée de Louvain-la-Neuve
Les éditions De Boeck
L'agence nationale italienne pour le Tourisme

(sommaire)